Une médaille d'argent, 300 heures de travail et une vraie passion pour Quentin, apprenti menuisier

Une médaille d'argent, 300 heures de travail et une vraie passion pour Quentin, apprenti menuisier

Après un détour par l’université, Quentin a trouvé sa voie dans la menuiserie. Aujourd’hui en 2e année de CAP au BTP CFA Picardie – site d’Agnetz, il partage avec nous son parcours, son quotidien en alternance, et son expérience marquante au concours “Un des Meilleurs Apprentis de France”, où il a décroché la médaille d’argent.

Quentin, peux-tu nous raconter ton parcours scolaire et comment tu es arrivé à la menuiserie ?

J’ai commencé par une seconde générale, puis un bac STI2D avec une spécialisation en architecture et construction. Après le bac, j’ai intégré un BUT Génie Civil – Construction Durable à l’IUT d’Amiens. C’était très orienté bureau d’études : beaucoup de plans, de papiers. Mais pendant mon stage de première année, je me suis rendu compte que ce n’était pas fait pour moi. J’avais besoin de concret. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de me réorienter. En décembre 2023, j’ai intégré le BTP CFA Picardie, sur le site d’Agnetz, en CAP Menuisier Fabricant. J’ai eu la chance de trouver rapidement une entreprise qui m’a pris en apprentissage, EURL Confrères, où je suis toujours.

Qu’est-ce qui t’a attiré dans la menuiserie ?

C’est un métier que je trouvais intéressant depuis quelque temps, notamment en regardant des vidéos. Mais c’est en l’essayant que j’ai compris que c’était ce que je voulais faire. J’ai toujours aimé bricoler, mais la menuiserie, c’est bien plus que ça : il faut être précis, rigoureux, et passionné. J’ai fait un stage dans l’entreprise avant de signer mon contrat d’apprentissage. J’ai découvert les machines, le fonctionnement de l’atelier, les chantiers… et j’ai su que c’était le bon choix.

Comment se passe ton apprentissage, à la fois au CFA et en entreprise ?

Au CFA, tout se passe bien. Les formateurs sont vraiment investis, ils connaissent le métier sur le bout des doigts. Tant qu’on est motivé, on apprend beaucoup. En entreprise, j’ai rapidement gagné en autonomie. Je travaille sur des projets variés, je peux gérer des chantiers seul, utiliser les véhicules de l’entreprise, et m’occuper de la fabrication jusqu’à la pose. Je touche aussi à d’autres corps de métier : isolation, placo… Ça me permet de découvrir d’autres choses tout en gardant la menuiserie comme base.

Qu’est-ce que l’alternance t’apporte de plus qu’une formation classique ?

Le terrain, tout simplement. Au CFA, on apprend les bases, les méthodes, mais sur les chantiers, on apprend à gérer l’imprévu, à s’adapter. Rien ne se passe jamais exactement comme prévu. Cette capacité d’adaptation, on ne l’apprend que par l’expérience. L’alternance, c’est pour moi la meilleure façon de vraiment comprendre son métier.

Tu as remporté la médaille d’argent au concours “Un des Meilleurs Apprentis de France”. Qu’est-ce que ça représente pour toi ?

Au départ, j’étais un peu déçu. J’avais mis la barre très haut, je visais l’or. Mais avec du recul, je suis très fier de cette médaille. Le sujet était particulièrement technique, et certains jurés disaient qu’il aurait pu convenir pour un concours de Meilleur Ouvrier de France. Ça remet les choses en perspective. Et puis c’est une expérience très formatrice. J’ai appris énormément de techniques traditionnelles qu’on ne pratique plus beaucoup aujourd’hui. C’est aussi un vrai challenge personnel.

Comment s’est déroulée ta préparation ?

C’était intense. J’ai consacré environ 300 heures à la réalisation de ma pièce. Je me levais très tôt pour travailler dessus avant d’aller en entreprise, puis je reprenais le soir après le travail. Et sur la dernière semaine, je travaillais jusqu’à minuit presque tous les soirs. Le CFA m’a soutenu en aménageant mon emploi du temps. Et même si j’ai voulu travailler en autonomie, mon patron m’a aussi donné des conseils après coup pour m’aider à progresser.

Et maintenant, quels sont tes projets pour la suite ?

Si j’obtiens mon CAP, j’aimerais continuer en BP Menuisier à Amiens. Ensuite, je veux continuer à acquérir de l’expérience en entreprise. Et à terme, pourquoi pas reprendre ou créer ma propre entreprise. Mon patron actuel est même ouvert à me céder la sienne, donc c’est une possibilité que je garde en tête. En parallèle, je me découvre un vrai intérêt pour d’autres métiers du bâtiment, comme le placo. Mais la menuiserie reste ce que je préfère.

Quel conseil donnerais tu à un jeune qui hésite à se lancer dans la menuiserie ou à participer à un concours ?

Je lui dirais de faire un stage. C’est le seul moyen de savoir si le métier lui plaît vraiment. Ce qu’on voit en ligne ne reflète pas toujours la réalité. Il faut tester sur le terrain. Et pour un concours, je conseille de se lancer uniquement si on est motivé. C’est exigeant, ça demande du temps et de la rigueur, mais c’est une expérience incroyable qui fait vraiment progresser.

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